Examen régional
Souss Massa 2017
Texte :
Il se fit un grand silence.
J'étais parvenu à ma place. Au moment où le tumulte cessa dans la foule, il
cessa aussi dans mes idées. Je compris tout à coup clairement ce que je
n'avais fait qu'entrevoir confusément jusqu'alors, que le moment décisif
était venu, et que j'étais là pour entendre ma sentence.
L'explique qui pourra, de la manière
dont cette idée me vint elle ne me causa pas de terreur. Les fenêtres étaient
ouvertes ; l'air et le bruit de la ville arrivaient librement du dehors ; la
salle était claire comme pour une noce ; les gais rayons du soleil traçaient
ça et là la figure lumineuse des croisées tantôt allongée sur le plancher,
tantôt développée sur les tables, tantôt brisée à l'angle des murs, et de ces
losanges éclatants aux fenêtres chaque rayon découpait dans l'air un grand
prisme de poussière d'or.
Les juges, au fond de la salle, avaient
l'air satisfait, probablement de la joie d'avoir bientôt fini. Le visage du
président, doucement éclairé par le reflet d'une vitre, avait quelque chose
de calme et de bon, et un jeune assesseur causait presque gaiement en
chiffonnant son rabat avec une jolie dame en chapeau rose, placée par faveur
derrière lui.
Les jurés seuls paraissaient blêmes et
abattus, mais c'était apparemment de fatigue d'avoir veillé toute la nuit.
Quelques-uns bâillaient. Rien, dans leur contenance, n'annonçait des hommes
qui viennent de porter une sentence de mort, et sur les figures de ces bons
bourgeois je ne devinais qu'une grande envie de dormir.
En face de moi, une fenêtre était toute
grande ouverte. J'entendais rire sur le quai des marchandes de fleurs ; et,
au bord de la croisée, une jolie petite plante jaune, toute pénétrée d'un
rayon de soleil, jouait avec le vent dans une fente de la pierre.
Comment une idée sinistre aurait-elle
pu poindre parmi tant de gracieuses sensations ? Inondé d'air et de soleil,
il me fut impossible de penser à autre chose qu'à la liberté
__________________________________
1-
Tumulte :
brui confus que produisent des personnes assemblés
2-
Assesseur :
juge qui aide le président
3-
Rabat :
large cravate portée par les juges.
|
I.
COMPRÉHENSION :
(10 points)
1) Recopiez
et complétez le tableau suivant en répondant aux questions : (1 point)
titre
de l’œuvre
|
l’auteur
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Genre
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Siècle
|
|
|
|
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2) Par
rapport à l’œuvre , le narrateur est :
à
Bicêtre à la
Conciergerie à l’hôtel
de ville
Recopiez la bonne réponse. Justifiez-la.
3) Dans
ce passage
a)-où
se trouve le narrateur
b)- de
quel moment décisif parle-t-il ?
c)-quel sentiment éprouve-t-il en
attendant ce moment ?
4)
recopiez et complétez
le tableau suivant :
Personnage
|
Trait
physique ou moral
|
Les
juges
|
|
Les
jurés
|
|
Le
président
|
|
L’assesseur
|
|
5) Relevez
dans le texte quatre mots appartenant au champ lexical de la nature
6) Recopiez et complétez
le tableau suivant :
a-
Enoncé
|
« Comment
une idée sinistre aurait-elle pu poindre parmi tant de gracieuses sensations
? »
|
Niveau de
langue
|
|
b-
Enoncé
|
la salle était claire comme pour une noce
|
Figure de
style
|
|
7)
le jugement que
porte le narrateur sur les jurés est :
Valorisant
Dévalorisant neutre
Recopiez la bonne réponse. Justifiez-la.
8) l’impression
qui se dégage de la description du lieu est plutôt :
impression
d’espoir impression
de désespoir impression
de peur
Recopiez la bonne réponse. Justifiez-la.
9) Il
faut être privé de sa liberté pour apprécier son importance.
Partagez-vous
cet avis ? Justifiez votre réponse
10) le
thème de cette œuvre est-il toujours d’actualité ? justifiez .
·
II – PRODUCTION
ECRITE : (10 points)
« le
jeune a besoin d’apprendre de ses erreurs ; il ne faut ni le punir ni le
juger. »
Partagez-vous ce point de vue ?
Rédigez un texte dans lequel vous développerez
votre réflexion à l’aide d’arguments et d’exemples précis. »
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