Prénom :………………………………
Classe :………………………………..
Lisez
attentivement le texte suivant et répondez aux questions :
Texte :
Mon
père me quitta le surlendemain à l’aube. Il partit, avec pour tout bagage, une
sacoche de berger, en palmier nain, dont il avait fait l’acquisition la veille,
une faucille neuve et un sac en toile avec une fermeture à coulisse ; Ma
mère l’avait confectionné dans un morceau de haïk de coton et l’avait bourré de
provisions : olives, figues sèches, farine grillée et sucrée, deux pains
parfumés à l’anis et dix qarchalas. Nous appelons ainsi des petits pains ronds
sucrés, parfumés à l’anis et à la fleur d’oranger et décorés de grains de
sésame.
J’étais réveillé quand mon père
partit. Ma mère lui fit quelques recommandation s et resta après son départ,
prostrée sur son lit, le visage caché dans ses deux mains. J’eus la sensation
que nous étions abandonnés, que nous étions devenus orphelins.
Tout le monde dans le quartier
devait être au courant de nos ennuis matériels et du départ de mon père. Ils
manifesteraient à notre égard une pitié ostentatoire plus humiliante que le
pire mépris.
Mon
père partit, nous restions sans soutien, sans défense.
Le père dans une famille comme la
notre, représente une protection occulte. Point n’est besoin qu’il soit riche,
son prestige moral donne force, équilibre, assurance, et respectabilité.
Mon père venait le soir seulement à
la maison, mais il semblait que toute la journée se passait en préparatifs pour
le recevoir. Je comprenais ce qui tourmentait ma mère, ce matin, dans la
lumière du jour à peine naissant. Elle se rendait compte dans le tréfonds de
son cœur que ces préparatifs seraient vains. Personne le soir ne pousserait
plus notre porte, n’importerait de l’extérieur la suave odeur du travail, ne
servirait de lien entre nous et la vie exubérante de la rue.
Pour ma mère et pour moi, mon père
représentait la force, l’aventure, la sécurité, la paix. Il n’avait jamais
quitté sa maison ; les circonstances qui
l’obligeaient ainsi à le faire
prenaient dans notre imagination une figure hideuse.
Extrait de la Boite à Merveilles d’Ahmed Sefrioui
QUESTIONS :
I/-Compréhension
de l’écrit (10pts)
Relisez le texte et répondez aux questions
suivantes :
1-
Ahmed Sefrioui
est un écrivain marocain d’expression française. Quand et où est-il né ?
(0,25pt) citez une de ses œuvres. Quand est-il mort ?
2-
A quel genre littéraire appartient la boite à
merveilles ? (1pt) justifiez votre réponse. (0 ,5pt)
3- D’après votre lecture de l’œuvre :
a-Pour quelle raison le
père quitte-t-il sa maison ? (1pt)
b-Quel genre de travail le
père compte-t-il faire ? (1pt)
4- Quand et où se passe la scène ?
(0 ,5pt)
5- « le père, dans une famille comme la
notre, représente, une protection occulte point n’est besoin qu’il soit riche,
son prestige moral donne force, équilibre, assurance et respectabilité »
dans ce passage s’agit-il du récit ou du commentaire Justifiez votre
réponse (0 ,5pt) (1pt)
6-Donnez
des sentiments éprouvés par le narrateur. (1pt)
7-
Relevez une comparaison dans le troisième paragraphe (0 ,5pt).
Quelle idée cette comparaison met en
valeur ?
8-Pourquoi
le mot haïk et qarchalas sont-ils écrits en italique ? (1pt)
9-Quelle
est la réaction de la femme au départ de son mari ? (1pt)
II/la production écrite. (10pts)
Dans la boite à merveilles,
le narrateur sidi Mohamed tombe malade.
Sa mère l’emmène dans le mausolée d’un saint pour le guérir.
Approuvez-vous la conduite de la mère ?
Rédigez un texte dans lequel vous essaierez de développer votre avis sur le recours aux
pratiques traditionnelles pour guérir les malades.
Corrigé
I)-
Compréhension de l’écrit :
1-Ahmed
SEFRIOUI est né en 1915, Fès. Il a écrit
plusieurs récits dont le Jardin des sortilèges.
2)-
La Boite à Merveilles est une autobiographie. L’auteur, le narrateur ; le
personnage principal sont identiques. Il utilise le pronom
personnel « je ». Leurs noms sont presque identiques. D’autant
plus que l’auteur puise les éléments de son récit dans sa vie (vie à Fès, origines montagnardes de ses parents,
univers culturel…)
3)
a- le père quitte sa maison pour aller travailler comme ouvrier agricole dans
les compagnes de Fès. Ce qui le pousse à ce départ c’est sa ruine : il a
perdu son capital dans des circonstances indéterminées.
b-Il compte travailler comme faucheur
(personne qui coupe le l’herbe, le blé avec une faucille).
4-
La scène se passe à l’aube, dans la
chambre qu’habite la famille du narrateur, au second étage de la maison de la
chouafa, située dans une impasse de la Médina de Fès.
5-Il s’agit d’un commentaire. Ce n’est pas le
narrateur ne raconte pas des événements ou des faits, mais il émet et fait des
réflexions. C’est pour cette raison qu’il emploie des temps du discours, en
l’occurrence le présent de l’indicatif, et non les temps du récit.
6-(« j’eus
la sensation que nous étions abandonnés »)-le chagrin (« nous étions
devenus orphelins »)
7-a)
« il manifeste à notre égard une pitié ostentatoire plus humiliante que le
pire mépris.
b)
cette comparaison montre que le narrateur préfère plutôt mépris à la
pitié insolente des voisins.
8-ils
sont écrits en italique parce qu’ils sont des monts empruntés à l’arabe
marocain le narrateur les utilise pour donner une couleur locale à son récit
pour créer chez le lecteur l’illusion de réalisme.
9-la
femme percluse de chagrin.
II- Production écrite :
Respect du plan général de la rédaction à savoir :
l’introduction, développement, conclusion.
Respect de la consigne.
Correction de la langue.
Enchainement des idées.